Retour au Projet
Le professeur Daniel Maggetti soutient le projet
Retour au Projet

Le professeur Daniel Maggetti , directeur du Centre de recherches sur les lettres romandes à l'Université de Lausanne, est un grand connaisseur d'Amiel qui a récemment exprimé l'opinion que le Journal intime se devait d'être l'une des premières oeuvres romandes à pouvoir être consultée sous une forme numérique.

Mis au courant de notre entreprise, il nous a assuré de son soutien, donnant par cette décision la dimension académique indispensable au projet.




Centre de recherches sur les lettres romandes.
Prof. Daniel Maggetti, directeur

 

Lausanne, le 21 novembre 2007

 

Aucune œuvre du XIXe siècle en lien avec la Suisse romande ne peut se targuer de connaître une diffusion internationale aussi importante que le Journal d'Henri-Frédéric Amiel. Dès sa première édition sous forme de fragments, le texte du professeur genevois a été commenté, discuté, traduit ; nombreuses en ont été les reprises, plus ou moins augmentées, qui ont témoigné de l'intérêt qu'on n'a jamais cessé de lui porter ; l'édition intégrale, donnée aux Editions de l'Age d'Homme, est venue parachever une réception aussi exceptionnelle que l'œuvre qui en est l'objet.

Enfin accessible dans sa totalité, le Journal n'a pas seulement été, depuis la parution des douze fort volumes qui le constituent, apprécié et analysé par des spécialistes de critique littéraire ; il s'est également révélé un formidable outil de recherche et d'enquête dans des domaines aussi divers que l'histoire (politique et culturelle) de Genève et de la Suisse, la psychologie, l'histoire de la médecine, l'esthétique, la géographie, la philosophie. Esprit encyclopédique et avide d'exhaustivité, lecteur boulimique, citoyen attentif, savant que tout interpelle, conscience inquiète, Amiel apparaît, à la lumière des pages qu'il n'a cessé de noircir, comme l'incarnation hypertrophiée d'un individu représentatif de son époque et de son temps dans le cadre de sa ville d'origine. A la valeur littéraire indiscutable du Journal, dont le style et la formule générique ont depuis longtemps été perçus comme résolument novateurs, s'ajoute actuellement sa portée documentaire, dont le poids ne pourra être réellement mesuré que grâce à une édition électronique. En rendant possibles des interrogations systématiques et croisées, l'accès au texte sous forme numérisée faciliterait nombre d'investigations, et permettrait de conférer pleinement à l'œuvre d'Amiel le statut qui lui revient, celui d'une source majeure pour la connaissance d'une grande partie du XIXe siècle. Car on trouve, dans le Journal, tout et tout le monde - perçus sous un angle original et situé. Le moment est venu, à mon sens, de se donner les moyens d'exploiter cette extraordinaire mine de renseignements et de propos. C'est pour cette raison, ayant moi-même publié plusieurs études fondées sur cette œuvre, et l'ayant à plusieurs reprises utilisée dans le cadre de mon enseignement à l'Université, que j'appuie chaleureusement les démarches qui sont faites en vue de la numérisation de l'édition parue à L'Age d'Homme. Je suis persuadé que cette étape représentera une nouvelle phase dans la réception d'Amiel, et qu'elle aura des retombées scientifiques aussi retentissantes que positives.

Prof. Daniel Maggetti
Université de Lausanne