Amiel part le 11 novembre 1841 pour Montpellier; il
voyage dans le sud de la France et arrive le 11
décembre à Naples. Son voyage en Italie lui
fait visiter: Rome, Livourne, Florence, Bologne; Il se
rend également à Malte. Ce voyage ne laisse
qu'une trace laconique dans son journal:
En Novembre, départ pour l'Italie (le 11
Novembre 1841). Retour le 4 Août 1842.
(J.I.21.08.42)
C'est par sa correspondance que l'on a quelques
détails de ce voyage.
Seize des lettres écrites pendant son voyage ont
été transcrites par Bernard Bouvier dans
son recueil :
"La jeunesse de H.-F.Amiel - Lettres à
safamille, ses amis, ses amies, pour sevir d'introduction
au Journal intime".
Pour
lire ces 16 lettres d'Italie
De la Ruche, on va suivre, avec sollicitude, les
pérégrinations lointaines de Fritz.
Lui-même, qui semble ne pas quitter des yeux ce
cercle de famille, il lui enverra, étape
après étape Montpellier, Marseille,
Toulon, Gênes de nombreuses lettres. Elles
paraîtraient sans doute naïves et d'un
intérêt médiocre, mais, dans leur
réalisme sans légèreté ni
grâce, elles peignent les modes de voyager de ce
temps, et surtout le jeune voyageur, rangé et
toujours soucieux de la dépense, malhabile encore,
non à voir, mais à décrire et
à philosopher, et dont les impressions de paysages
et d'art rappellent plus la manière des Baedecker
que celle de Lamartine ou de Chateaubriand. C'est la
dilection qui manque, la sensibilité
spontanée. On dirait que ni le cur, ni les
sens ne sont de la partie. Mais c'est
précisément ce que les braves gens, qui
avaient élevé Fritz, ne réclamaient
pas : la poésie. - Bernard Bouvier
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